Presentació - Cartes - Índex - Crèdits
 

 

1012A Marcel Brion

Montpellier, le 9 Juin 1942

Monsieur Marcel Brion
Aix-en-Provence

Cher ami,
    Veuillez excuser mon retard à répondre à votre lettre, à une de Mme Brion, qui nous ont touchés et fait du bien, à nous faire oublier l’exil…1 Et je ne vous écris aujourd’hui qu’en hâte, pour ne plus différer dans l’attente, (encore!) de quelques dernières précisions qui seront peut-être (encore!) longues à venir.
    Tout d’abord. Mme Brion aura ces photographies qui l’intéressent.2 J’ai chargé mon fils de me les procurer.3 Ma lettre est partie vers le 15 Mai. Est-elle arrivée à sa destination? Ce n’est pas sûr. D’après ce qu’il m’écrit le 4, une lettre que nous lui avons envoyée vers cette date-là, ne lui était pas parvenue. Je serai fixé là-dessus demain, par un appel au téléphone. Puis, il est a ses examens, le pauvre garçon. Enfin, ce qui est certain et qui me réjouit, c’est que Mme Brion aura ses photographies, puisque je n’ai pas guère de doute que l’Arxiu Mas (l’Alinari4 catalan) existe toujours.
    M. Janés5 m’écrit qu’il vient de lire les Amantes,6 qu’il en est ravi, qu’il ne prévoit pas d’inconvénient à ce que les cinq récits soient publiés; si à la dernière minute la censure y faisait quelque objection inquisitoriale, on les mettrait de côté pour des temps plus favorables. Ainsi donc, je vous prie de songer —ohne Hast aber ohne Rast— à ces deux ou trois pages de présentation au public espagnol. Je me suis mis, de mon côté, à la traduction. A ce propos, il me serait utile d’avoir le texte allemand des lettres De Diotima. Si vous l’avez sous la main, consentiriez-vous à me le prêter pour quelques jours? (Pour celui de l’Hyperion, je l’ai ici;7 mais ce précieux petit Insel de Diotima,8 doit être enfoui là-bas, comme une épingle dans une meule de foin, dans le gros tas de ma chère bibliothèque…). M. Janés me rassure aussi sur le coté technique de l’affaire.9 Il est en train de chercher le moyen de le résoudre, ce qui risque de prendre quelques semaines encore. Par l’intermédiaire de mon fils j’ai pu cependant lui indiquer un chemin assez court, et même plus avantageux pour lui, ce qui ne me permet pas de douter qu’il le prendra sans hésitation. J’espère en savoir demain quelque chose.
    Nous envisageons toujours avec plaisir notre voyage à Aix. Il ne nous faut que tomber d’accord avec un de nos amis, qui habite Saint-Raphaël, pour nous rencontrer à Marseille. Il s’agit du poète M. Ventura Gassol: c’est vous dire, que le compte du temps n’est pas le même pour lui et pour le reste des mortels.10
    Tout de même nous vous disons, et avec une affection bien sincère, bonjour et à bientôt.

C. Riba


  Carta. En poder dels hereus del destinatari. Se n’ha conservat el sobre, adreçat a: «Monsieur Marcel Brion / 18, rue Emeric David / Aix-en-Provence / (B. du R.)», i amb remitent de «C. Riba / 34, Av. Ecole d’Agriculture / Montpellier / (Her.)». Agraeixo a Anne Simon l’ajuda en la transcripció d’aquesta carta.

  1. Del 12 de maig de 1942, encara que la de la senyora Brion no porta data, que és afegida, manuscrita, per Riba.


  2. Li ha escrit que «Il me serait très utile pour mon travail d’avoir des reproductions des différentes parties du Retablo de la Transfiguration attribué à Benito Martorell ou à Joan Cabrera. Ce retablo se trouve dan la sale capitulaire de la Cathédrale de Barcelone». I li demana si un dels seus fills pot fer la gestió a Barcelona. Riba farà la gestió amb èxit i encara li proporcionarà bibliografia complementària (vegeu la carta 1014, 4t paràgraf, d’aquest mateix portal). Mme Brion li ho agrairà en una carta del 4 de juliol, en el post scriptum de la qual li demana què li deu.


  3. Jordi Riba, el fill gran, que ja és a Barcelona amb el seu germà Oriol. Vegeu la carta 1025, nota 5, d’aquest mateix portal.


  4. Fratelli Alinari, l’arxiu més antic de fotografia, creat a Florència per Leopoldo Allinari, amb els seus germans Giuseppe i Romualdo, el 1852.


  5. Vegeu la carta 1010, nota 2, d’aquest mateix portal.


  6. Vegeu la carta 1010, nota 3, d’aquest mateix portal.


  7. Janés ha proposat a Riba que tradueixi Hyperion. Però la situació bèl·lica fa molt difícil trobar l’original, i ha demanat al seu fill que el busqui a la seva biblioteca de Barcelona: «En cuanto al original […], forma uno de los cuatro volúmenes de las Obras completas: encuadernados en cartón negro, de lomo plano con hilillos dorados, altos y no muy gruesos: saltan a la vista» (Montpeller, 4 de març de 1942). Citat per Jaume Medina a Carles Riba (1893-1959), Publicacions de l’Abadia de Montserrat, 1989, vol. i, p. 404.


  8. També el demanarà al seu fill, perquè Brion li contestarà que no el té: «El que sí que em convindria per una feina que estic fent són les Cartes de Diotima (Briefe der Diotima etc). Si bonament les trobes entre els teus [per «els meus», perquè Riba, per prudència, dissimula] [l]libres alemanys (penso que hi eren), envia-me-les. Es tracta d’un volumet de la Inbsel-Bücherei, aquells tomets de gruix de mig dit o menys, relligats en cartró amb dibuix talment de tela o paper de paret» (Montpeller, 24 de juny de 1942). Citat per Jaume Medina a Carles Riba (1893-1959), Publicacions de l’Abadia de Montserrat, 1989, vol. i, p. 406.


  9. No pot ser altre afer que el pagament de l’avançament acordat. Vegeu la carta 1010, nota 3, d’aquest mateix portal.


  10. «Depenc d’una telefonada amb En Gassol per posar-nos d’acord com trobar-nos», ha escrit a Lluís Montanyà el 28 d’abril, i uns quants mesos després: «En Ventura és peresós a escriure» (vegeu les cartes 373, 3r paràgraf, i 380, 1r paràgraf, respectivament, a Cartes de Carles Riba, vol. ii, 1939-1952, Barcelona, Edicions de la Magrana, 1991).


 

 

 

Institut d'Estudis CatalansCarrer del Carme, 47; 08001 Barcelona 
Telèfon +34 932 701 620. Fax +34 932 701 180. informacio@iec.cat - Informació legal